Période incendiée
Consumée par la mise au pas du rythme
Grande phrase aux atours de princesse
Qu’inverse le souffle
Brûlis attisés
Carbonisation de pampilles et de pendeloques
Trames d’or
Mais période aussi
Ces brasiers d’un certain temps
Venus à l’heure ici et là
Le classique fanal escarpé au récif
Indifférent au
navire
Et qu’on dirait partie d’une terre de feu
Tout aussi glacée que l’autre
Mais période aussi
Dans ses atours de grande phrase
Trames et chaînes de lamé
La ligne qui monte dans les lignes et s’enroule on
dirait
Mais non retombe de son propre poids
Ailes ouvertes d’oiseau plat
Dont l’œil de jais scintille carbonisé
Ode à l’élan des flammes
Brûlante de leur désir de brûler qui les brûle brûlant
Quand vient l’heure le moment qui tourne
Qui monte au récif indifférent
Envoi de flammèches en paquets
C’est autre chose qui brûle
Sur la terre
durcie et sur la mer qui fond
Baleines et corsets, paniers et crinolines
Voiles des tissus tendus
Jupes enjuponnées des détours ajourés de la grande
phrase cassée net
Et jetée au feu du poème indifférent
Intraitable et têtu
Le choc d’une première fois
Dans l’impatience de la strophe en morceaux
Cycle des grandes brûleries
Telle terre et puis telle autre
On dit le continent bascule grands phares spontanés
des foyers Limitrophes
Il dit un seul n’est pas un seul n’est pas un seul mais
des millions
Des millions forment par ruse heureuse le seul
- Qui échappe au bûcher
Période aussi
partielle retombée majestueuse
Langue de terre calcinée dans la mer plate comme un
oiseau
Ode qui dit
En lacérant les falbalas enjolivés des vieilles proses
Que des dispositions de parcelles brûlées
Espèrent les rassemblements
Sur les hauts récifs intraitables
Noire terre escarpée de carbone carbonisé
Fertile de cette poudre obscure
Sèche semence d’autres germes
Indifférente au navire qui tourne sa proue
Eventre sa cargaison qui essaime menu sur la mer plate
comme un Oiseau
Ténèbres de sable d’où se lève la moisson foncée
nourrissante
Ode aussi
Que ce soulèvement de mots cassé par la strophe
indifférente
Dont l’incertain tracé
Défait l’ourlet des tours de jupes
Des pans, des panneaux, des rabats, des parements, des
fronces
Pour mettre à plat les actes
Constitutifs des récifs intraitables soulevés
L’air asphyxié brûle brûlant
Mais quel zéphyr soudain se lève enfin qui adoucit
Et donne enfin un bol où respirer
Au seul - multiple de soi et des autres et plus encore
Innombrable
maintenant
Et que s’accomplit la multiplication du multiple
rassemblé
Indifférent au navire qui fuit
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