« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

Le Roman de la théorie. 2.




Il en est ainsi de l’espace du labyrinthe parcouru par André Focillon dans sa Vie des formes, à propos  du style ornemental.

Dans les « cadres sévères » des « combinaisons géométriques du décor musulman » (engendrées par la « grande sécheresse » de calculs et de schémas mathématiques), « une sorte de fièvre presse et multiplie les figures ; un étrange génie de complication enchevêtre, replie, décompose et recompose leur labyrinthe. Leur immobilité même est chatoyante en métamorphoses ». Dans la sculpture romane, « le monstre, toujours enchaîné à une définition architecturale et ornementale, renaît sans cesse sous des apparences inédites, comme pour nous abuser et s’abuser lui-même sur sa captivité. »

Dans « l’état baroque », les formes « vivent pour elles-mêmes avec intensité », elles se répandent sans frein, elles prolifèrent comme un monstre végétal ». Le « système du labyrinthe [] procède par synthèses mobiles, dans un espace chatoyant. A l’intérieur du labyrinthe, où la vue chemine sans se reconnaître, rigoureusement égarée par un caprice linéaire qui se dérobe pour rejoindre un but secret, s’élabore une dimension nouvelle qui n’est ni le mouvement ni la profondeur et qui nous en procure l’illusion. »

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La Photographie n'est pas la peinture

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