Au point où nous en sommes arrivés de
l’illusion de la profondeur et du mouvement, où la vue chemine sans se
reconnaître, il arrive, parfois, qu’une rencontre advienne, qu’un souvenir
revienne et nous croise dans ce système, un ciné-roman qui est à la fois,
inextricablement, pratique et théorie, théorie
du roman/du film, et film/roman de la
théorie, voulus comme tels.
Ainsi commence, dans L’Année dernière à Marienbad, d’Alain
Robbe-Grillet et Alain Resnais, la prolifération du roman du roman ou du film du film:
« Puis,
progressivement, les encadrements se transforment, s’épaississent, s’ornent de
fioritures diverses »… « Le couloir-galerie pourra comporter de
portes latérales (fermées), des colonnes et fausses colonnes, des ouvertures
sur de longs couloirs transversaux»… « Si un trajet rectiligne aussi long
est impossible, il sera remplacé par une succession labyrinthique de couloirs
et de salons … »
… et ce que dit, proliférante elle aussi,
la « Voix de X » : « …
où les pas de celui qui s’avance sont absorbés par des tapis si lourds, si
épais, qu’aucun bruit de pas ne parvient
à sa propre oreille, comme si l’oreille elle-même de celui qui s’avance, une
fois de plus, le long de ces couloirs, - à travers ces salons, ces galeries,
dans cette construction d’un autre siècle, cet hôtel immense, luxueux,
baroque, - lugubre, où des couloirs
succèdent aux couloirs […] comme si l’oreille elle-même était très loin […] de
cette frise compliquée qui court sous le plafond, avec ses rameaux et ses
guirlandes… »
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